Inflation : la grande distribution et les industriels jouent-ils vraiment le jeu ?

par La rédaction de TF1info | François Lenglet
Publié le 6 mars 2023 à 9h57

Source : JT 20h WE

Les paniers anti-inflation sont lancés à grand renfort de communication.
La vraie question est de savoir si la grande distribution et les industriels font vraiment tout leur possible pour limiter la casse.
Explications de François Lenglet.

Pressées d'agir pour freiner l'envolée des prix, les enseignes de la grande distribution ont multiplié dimanche les annonces de modération de prix, rendant superflu le projet de "panier anti-inflation" unique envisagé par le gouvernement. Alors, la grande distribution et les industriels jouent-ils vraiment le jeu ? Font-ils réellement tout leur possible pour limiter la casse ?  

Sur le plateau de TF1, François Lenglet assure qu'en réalité, malgré les effets d'annonce, "le consommateur reste le plus grand perdant", le salaire du consommateur n'ayant pas suivi l'inflation. "Plus ses revenus sont modestes, plus il est frappé, parce que le poids de l'alimentation dans ses dépenses est plus important", explique-t-il. Or, les prix de l'alimentaire devraient progresser de près de 25% sur 2022 et 2023. "L’État ne s’en sort pas si mal. Bien sûr, il a dû dépenser 92 milliards d’euros en aides, chèques et bouclier tarifaires divers. Mais ses revenus, les recettes fiscales, progressent au même rythme que les prix."

"C'est Robin des Bois à l'envers"

Qui gagne, au final ? "Les grandes entreprises", souligne notre économiste, notamment celles de l'automobile, l'énergie, ou celles qui fournissent les rayons des magasins. "Non seulement elles ont repassé aux consommateurs l'intégralité de la hausse des matières premières et de l'énergie, mais elles ont accru leur profit", précise-t-il : plus 25% chez Unilever qui fabrique la moutarde Amora et les glaces Magnum, plus 10% chez les biscuits Lu et le chocolat Milka, et plus 26% chez Stellantis.

Super gagnant de 2022, l'actionnaire chez Procter & Gamble, producteur des rasoirs Gilette et la lessive Ariel. Au total, 19 milliards d'euros ont été redistribués aux actionnaires sur 80 milliards de chiffres d'affaires. Sur les 12 euros que coûte un baril de lessive, il y en a donc trois qui sont partis en dividende. 

En résumé, l'inflation prend au petit pour donner au gros. En d'autres termes, "c’est Robin des Bois à l'envers", conclut-il. Plus d'explications dans la vidéo en tête de cet article.


La rédaction de TF1info | François Lenglet

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